De retour de vacances, Jean-Luc Mélenchon est déjà d'attaque
Après quatre semaines de repos, le député européen a repris la plume sur son blog pour évoquer la situation de la Grèce et la polémique autour de «Tel-Aviv sur Seine».
Jean-Luc Mélenchon est de retour. Et l’été n’a pas adouci sa prose. Dans un billet publié dimanche sur son blog après quatre semaines de repos — «un peu plus que conquis par le Front populaire mais une semaine de moins que donnée par François Mitterrand et le programme commun» — le député européen est à l’offensive, notamment sur les sujets internationaux.
Une grande partie de son post est consacré à la question grecque.
Alors que Vouli vient d'adopter un troisième plan d'aide, et les nouvelles mesures d’austérité qui vont avec, Jean-Luc Mélenchon prédit un avenir sombre au pays dirigé par Syriza : «La Grèce va bientôt s’effondrer dès que les bienfaits du prochain cocktail de tortures adopté au Parlement grec lui auront été appliqués et que la récession prévue en toutes lettres dans celui-ci sera venue aggraver le mal incurable dont elle est déjà atteinte.»
«L’EUROPE ALLEMANDE EST IMPOSSIBLE»
Plus proche désormais de la ligne frondeuse de Yánis Varoufákis que de celle du Premier ministre grec, «qui a cru bien faire en acceptant les humiliations dictées sous le fouet», le leader du Front de gauche pointe encore et toujours la responsabilité de l’Allemagne : «Il faut regarder ce sujet en face, car l’Allemagne va déclencher une crise majeure en Europe, sociale politique et culturelle. L’Europe allemande est impossible.»
A deux semaines des universités d’été du Parti de gauche (PG), Mélenchon confirme surtout sa position de plus en plus radicale sur la question européenne. Après les crises chypriote et grecque, l’euro-scepticisme prend en effet de plus en plus d’ampleur dans son camp : «Quelle stratégie appliquerions-nous ? La rupture ! Tel est le sens du «plan B» dont nous sommes convenus au congrès du Parti de gauche.»
«TEL-AVIV SUR SEINE» ET LE «LOGICIEL DÉPASSÉ» DES SOCIALISTES
Il profite également de son retour de vacances pour lancer une pique à l’ex-ministre Cécile Duflot, avec laquelle les relations se sont refroidies depuisles critiques de l'écologiste sur le pamphlet de Mélenchon le Hareng Bismareck.
Tout au long de son post de blog, pour ne pas se refaire taxer de germanophobie, il prend soin de distinguer, tout en ironie, le peuple allemand de son «gouvernement de droite […] dans l’espoir de ne pas brutaliser les oreilles délicates de Cécile Duflot». A quatre mois des régionales, au-delà des rapprochements locaux, une alliance nationale de la gauche rouge-verte semble plus que jamais incertaine.
A propos de la polémique autour de l’événement «Tel-Aviv sur Seine» organisé par la mairie de Paris, Mélenchon congratule les deux coordinateurs du PG, ses proches Eric Coquerel et Danielle Simonnet, qui ont abondamment relayé dans les médias la gronde naissante sur les réseaux sociaux.
Avant de dénoncer, surtout, le «logiciel dépassé» des socialistes sur le conflit israélo-palestinien : «Dans ce domaine comme dans les autres. De la même façon que les chefs socialistes en sont restés à la logorrhée sur “l’Europe qui protège" et les mièvreries émollientes sur le "couple franco-allemand" ils en restent à une vision du conflit israélo-palestinien qui n’a plus de réalité. Le "processus de paix" n’existe pas. Il est devenu un objectif de lutte.»
